Cette campagne est tirée du guide Communiquer sur le Développement Durable – Comment produire des campagnes publiques efficaces édité par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement et le cabinet-conseil en communication Futerra.
C’est un très bon exemple qui montre que la participation active du public cible peut participer aux changements de comportement. Les ateliers permettent de sensibiliser, de faire le lien entre théorie et pratiques individuelles et de recueillir des données concernant les performances sur le terrain.
Carte d’identité
- Nom : Solutions de rechange au bromure de méthyle (Proyecto Alternativas al Bromuro Metilo)
- Envergure : Plus de 70 exploitations agricoles (comprenant chacune des centaines d’ouvriers)
- Organisation : Ministère de l’Environnement et de l’Énergie (MINAE)
- Audience : Agriculteurs
- Dates : De 2003 à aujourd’hui
- Budget : Approximativement USD 80 000 par an
- Thème : Appauvrissement de la couche d’ozone / changement de comportement
Descriptif de la campagne
Cette campagne vise à éliminer progressivement l’utilisation de pesticides à base de bromure de méthyle pour la culture des melons et des fleurs au Costa Rica. Les principales opérations de communication sont des ateliers participatifs destinés aux cultivateurs, renforcés par une couverture médiatique.
Objectifs
L’objectif général de la campagne est d’éliminer le bromure de méthyle d’ici 2008 conformément aux objectifs du protocole de Montréal. La campagne a pour buts :
- D’informer les producteurs, le public et les enfants sur la couche d’ozone, les problèmes causés par le bromure de méthyle et le projet de réduction de son utilisation.
- De démontrer que d’autres méthodes de gestion des parasites existent et de diminuer ainsi la consommation de bromure de méthyle.
L’histoire
L’appauvrissement de la couche d’ozone et les impacts du bromure de méthyle étaient autrefois peu connus au Costa Rica. L’usage des pesticides est largement répandu. C’est une question très politique au Costa Rica, car le secteur agricole a toujours été tributaire des pesticides. La campagne de communication a pour but de permettre une participation maximale des producteurs en organisant des ateliers à leur intention et en veillant à ce que les informations en retour influencent l’élaboration de la politique.
Ateliers pour les producteurs.
Des ateliers sont régulièrement organisés dans les exploitations agricoles par des animateurs qui sont eux-mêmes des producteurs et présentent les problèmes posés par le bromure de méthyle au Costa Rica. Des liens sont établis avec les activités internationales, notamment la difficulté de vendre à l’Union européenne des produits traités par des pesticides. L’une des principales tâches de la campagne est de prouver que les nouvelles technologies peuvent avoir des avantages pour les producteurs et de les convaincre que, malgré l’effort supplémentaire nécessaire pour les mettre en œuvre, le jeu en vaut la chandelle.
Élaboration de la politique.
Traditionnellement, la politique en matière de bromure de méthyle était décidée en haut lieu et reposait sur des objectifs, ce qui avait un effet dissuasif sur les producteurs. Grâce à la participation des producteurs, leurs besoins sont désormais pris en compte dans le processus décisionnel. Cette évolution a été facilitée par le choix du coordinateur de projet qui est lui-même un producteur apprécié et n’a jamais utilisé de bromure de méthyle.
Plusieurs activités soutiennent la campagne :
- Une vidéo dans laquelle des fermiers locaux expliquent les problèmes ; elle est montrée lors des ateliers et en d’autres occasions, par exemple lors de l’exposition florale nationale.
- Des émissions sur les radios locales avec des interviews de producteurs et du coordinateur du projet.
- Des communiqués de presse pour informer régulièrement la presse nationale.
Ces activités de communication s’appuient sur :
- un logo identifiant la campagne, dessiné par un peintre local,
- un site Internet des présentations standard adaptées à différentes réunions et différents publics.
Résultats
La campagne a été très efficace pour réduire la consommation de bromure de méthyle : celle-ci est en effet tombée de 1 000 tonnes à 480 tonnes. Toutes les grandes exploitations de production de melons adoptent des solutions de rechange et la plupart des producteurs de fleurs ainsi que les autres exploitations agricoles connaissent le projet.
Les mesures sont régulières et sont effectuées par les spécialistes qui animent les ateliers. Ces activités participatives ont fait apparaître des besoins et des différences majeures entre les cultivateurs selon la topographie, le climat et l’état des sols. Les ateliers ont en conséquence été ciblés de façon plus spécifique, ce qui a augmenté leur efficacité.
Fin de l’histoire ?
Plusieurs nouvelles activités sont prévues pour les prochaines étapes de la campagne. Pour lui donner encore plus de retentissement et toucher un public plus large, une campagne publicitaire sera lancée sur le réseau de télévision national. La campagne sera étendue aux écoles dans deux régions du pays, conformément au credo du gouvernement selon lequel l’éducation est la voie vers le développement durable. Il y aura des cours et des activités sur la pollution de la couche d’ozone, notamment de la peinture, des essais, de la sculpture et des spectacles de marionnettes. La production de rapports et la publication des résultats des études ainsi que des avis sur les ateliers sont encouragées pour favoriser le développement de la campagne et garantir sa transparence.
Contacts
Ministry of Environment and Energy (MINAE)
Calle 25 y Avenida 8
Barrio Gonzalez Lahman
Apartado 10104-1000
San Jose
Informations complémentaires [www.nobromuro.org/index.html]